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J33-Elevage de Grands paons de nuit, chenilles au stade de la 3ème mue, Saturnia pyri, Bouresse (31)
Élevage de Grands Paons de nuit - Page 2

J33-Elevage de Grands paons de nuit, chenilles au stade de la 3ème mue, Saturnia pyri, Bouresse (31)
Dimanche 21 juin : jour 33.  Les chenilles ont commencé leur troisième mue. La plus grande mesure 35 mm. Toujours vêtue de vert. Plus de points noirs mais une ligne latérale blanche surmontée d'une rangée d'ocelles blancs cerclés de noir. Les pattes et fausses pattes sont noires et rouges.
J33-Elevage de Grands paons de nuit, 3ème mue, Saturnia pyri, Saturniidae, Papillons de nuit, Bouresse 86 (27)
Les protubérances ne sont plus jaunes mais bleues, toujours dotées de très longues soies à l'avant du corps.

J33-Elevage de Grands paons de nuit, 3ème mue des chenilles, Saturnia pyri, Saturniidae, Papillons de nuit, Bouresse (42)
Voici ce qu'il reste après la mue de la chenille. Accrochée à la feuille par sa dernière paire de fausses pattes, tête en bas, la chenille s'est littéralement retroussée. On y retrouve tubercules jaunes, longues soies et manteau vert, tous les éléments de son ancienne garde-robe.
Deux des neuf chenilles ne sont pas arrivées à ce stade. Il en reste désormais 7.
J35-Elevage de Grands paons de nuit, Saturnia pyri, Saturniidae, Papillons de nuit, Bouresse 86 (48)

Mardi 23 juin : jour 35. Les tubercules bleu ciel sont devenus parmes. Chose plus normale à ce stade de développement. La couleur bleue sera pour la dernière mue...
J35-Elevage de Grands paons de nuit, Saturnia pyri, Saturniidae, Papillons de nuit, Bouresse 86 (49)
Quand l'appétit va, tout va ! La croissance des chenilles prend de la vitesse. 40 mm pour la plus grande, déjà bien plus dodue qu'il y a seulement quelques jours. Elles mangent bien plus qu'avant et n'abandonnent une feuille qu'une fois la nervure centrale atteinte. Les crottes qui parsèment le fond du terrarium ou qui tombent sur les feuilles des étages inférieurs grossissent également. Pour la santé de mes petites protégées, le grand ménage doit se faire très souvent, maintenant ! 
J35-Elevage de Grands paons de nuit, Saturnia pyri, Saturniidae, Papillons de nuit, Bouresse 86
J38-Elevage de grands paons de nuit, Saturnia pyri, Saturniidae, Papillons de nuit, Bouresse (21)

Vendredi 26 juin : jour 38. Les deux dernières chenilles ont mué dans l'après-midi. Fraîchement sorties de leur enveloppe charnelle devenue trop petite, elles sont quasi monochromes. Leurs tubercules n'ont pas encore pris la couleur parme spécifique à ce stade de développement. Il faudra quelques heures, voire une journée pour observer la différence. 
J38-Elevage de grands paons de nuit, Saturnia pyri, Saturniidae, Papillons de nuit, Bouresse (22)
J43 - Elevage de Grands paons de nuit, Saturnia pyri, Chenille au dernier stade de développement, Bouresse (7)

Mercredi 01 juillet : jour 43. Un grand jour ! Celui de la dernière mue avant la nymphose ! Dix jours exactement après la mue précédente.
C'est amusant, on les entend grignoter les feuilles ! Le merisier, ça croque sous la dent !
Installées dans une nouvelle boîte d'élevage, les chenilles ont désormais plus d'espace, plus d'air grâce au grillage doublé d'un voilage à l'avant et sur les côtés, et des parois rugueuses qui vont leur permettre de grimper et d'y fixer leur cocon. Elles mesurent toutes entre 40 et 55 mm. 
Fabrication d`une nouvelle boîte d`élevage pour chenilles de Grands paons de nuit, Satunia pyri, Saturniidae, papillons de nuit, Bouresse (8)

J43 - Elevage de Grands paons de nuit, Saturnia pyri, Bouresse (10)Mue d`une chenille de Grand paon de nuit, Jour 43, Elevage de chenilles de Saturnia pyri, Saturniidae, dernier stade avant nymphose, Bouresse, SandrinePhotos Esprit Nature
20h00 : Alors que je jette un dernier coup d'oeil aux chenilles en fin de soirée, je remarque qu'une d'entre elles est en train de muer. Le stade de la dernière mue est lancé ! Suspendue à une feuille par ses pattes anales, elle a déjà fait craquer son ancienne enveloppe et se tortille doucement pour se dégager. Plus de 6 minutes pour s'extraire en douceur de cette tenue trop ajustée. Quelques coups de rein plus prononcés, et la voilà apparaître dans son nouveau costume. Finis, les tubercules parmes. Elles vont passer au bleu !  

J44 - Elevage de Grands paons de nuit, Saturnia pyri, Stade 4, tubercules bleus (22)
Jeudi 02 juillet : jour 44. La voici ce matin avec ses tubercules d'un magnifique bleu scintillant. Elle mesure environ 60 mm. Toutes les autres chenilles sont au stade parme, prêtes à effectuer à leur tour un dernier effeuillage...
J50-Elevage de Grands paons de nuit, dernière mue stade bleu avant nymphose, Saturnia pyri, Saturniidae, Bouresse

Mercredi 8 juillet : jour 50. Un peu moins d'une semaine depuis la première chenille à passer au stade bleu, les deux dernières ont mué cet après-midi. Elles ont toutes désormais des protubérances bleues hérissées de quelques soies courtes et drues ainsi que leurs longues soies souples terminées en massue. Leurs mues accrochées aux branches mesurent 35 mm de long. Les verrues parmes et les longues soies sont intactes sur ces fines pellicules déséchées. Je retrouve les capsules céphaliques de 4 mm de diamètre au fond de la boîte d'élevage. Les masques tombent !
J50-Elevage de Grands paons de nuit, dernière mue stade bleu avant nymphose, Capsule céphalique, Saturnia pyri (56) 

Lundi 13 juillet : jour 55. Les chenilles sont parties avec nous en vacances en Bretagne. Je n'aurais voulu pour rien au monde rater la fin de cette transformation. Le voyage s'est bien passé. Pas de signe de stress dû aux vibrations de la voiture ou à la chaleur. Les chenilles profitent toujours aussi bien. Les deux plus grandes mesurent 10 cm de long. Elles "gonflent" à vue d'oeil, comme des ballons de baudruche, la peau bien tendue. Elles sont toujours d'une belle couleur verte.
Les branches de merisier cueillies à la Forêt-Fouesnant semblent leur convenir. À peine ajoutées au bouquet de branches, qu'une chenille s'y rend à grands pas pour y déguster une première feuille. Elle en engloutit un quart avant de s'octroyer une pause digestive. Comment a-t-elle détecté aussi vite la présence de ces nouvelles feuilles ? Par leur odeur bien caractéristique ? Les feuilles de frêne que je leur avais proposées la veille n'avaient pas eu autant de succès. Elles n'y avaient pas touché ! 

  • SandrinePhotos dit :
    5/7/2022

    Merci, Jean-Pierre ! C'est tellement passionnant de suivre jour après jour cette fabuleuse transformation !

  • Jean-Pierre dit :
    2/7/2022

    Mille bravos pour cet intéressant reportage très détaillé !!

  • SandrinePhotos dit :
    20/2/2022

    Bonjour Michael, merci pour toutes ces précisions. Je veux bien, pour le diaporama et le compte-rendu. C'est toujours très intéressant de partager ses expériences. Il me reste encore 4 cocons d'il y a deux ans. Je n'ai eu qu'une seule émergence l'an dernier. J'espère qu'il y en aura plus cette année. Bien cordialement, Sandrine
    sandrinephotos@orange.fr

  • Michael dit :
    17/2/2022

    On lit effectivement que la plante sur laquelle s'est nourrie la génération précédente a un effet sur les préférence des petites chenilles. Je ne sais pas si c'est vraiment prouvé. Pour ma part j'avais récupéré des chrysalides dont j'ignorais totalement l'origine ; mais il y a une petite astuce pour "éduquer" le goût des chenillettes avant même leur naissance : 2 ou 3 jours avant l'éclosion (qui se produit 14 ou 15 jours après la ponte), placer dans la boîte d'incubation des oeufs, des petites branchettes feuillées fraîches de la plante qu'on veut leur faire manger (dans mon cas, le frêne !) en ayant fait des coupures sur les feuilles ; ainsi les chenilles commencent à s'habituer à l'odeur de la plante avant de sortir de l'oeuf. Sur environ 200 chenillettes que j'ai eu au début, 100% se sont tout de suite nourrie sur frêne (il vaut mieux les commencer dans une boîte les 2-3 premiers jours; une partie du couvercle de la boîte évidé et remplacé par un tissu fin pour l'aération; leur donner des extrémités de rameaux avec feuilles tendres et dans lesquelles on a fait quelques coupures aux ciseaux; vaporiser très légèrement car elles ont besoin d'humidité au tout début). Sinon vous avez raison, le frêne a un seul inconvénient qui est majeur : les rameaux ne tiennent pas dans l'eau (max 24h). C'est pourquoi j'élève les chenilles sous manchons sur des petits frênes en pot (que je commande chez un pépinériste début mars), et seulement pour le stade 5 j'utilise des rameaux pris en forêt, mais là elles sont tellement gloutonnes qu'elles dévorent le rameau avant qu'il soit flétri (4 chenilles / rameau / manchon; changement du rameau une fois par jour). On peut garder un bon stock de rameaux de frêne pendant une semaine en très bel état dans un sac poubelle partiellement fermé après avoir aspergé d'un peu d'eau, au frigo pour limiter le brunissement si la température ambiante est un peu élevé. Bien entomologiquement vôtre ! Michael (ps. j'ai fait un diaporama ppt de mon élevage de l'an dernier, et un compte rendu d'observations et de techniques, je peux vous l'envoyer si cela vous intéresse !)

  • SandrinePhotos dit :
    17/2/2022

    Bonjour Michael, je n'ai pas eu cette chance. Lors de cet élevage, le frêne proposé ne leur plaisait pas du tout et les branches pourtant mises dans de l'eau flétrissaient dans la journée. Leurs parents ont été principalement élevés sur merisier. Comme vous dites, cela doit influer sur leurs préférences gustatives. Bien cordialement, Sandrine

  • Michael dit :
    16/2/2022

    Pour ma part j'ai élevé l'année dernière 20 chenilles sur frêne. Le frêne présente beaucoup d'avantages (facile à trouver; feuilles composées donc plus à manger sur un rameau; croissance plus rapide des chenilles; moins de risques de maladies). J'ai fait l'expérience de proposer à des chenilles en stade 5 pendant 2 jours du cerisier: elle l'ont accepté, mais dès que j'ai remis du frêne (en plus du cerisier), elles sont toutes retournées sur le frêne. Conclusion : cette chenille est suffisamment polyphage pour accepter une autre essence que celle sur laquelle elle a été élevée depuis sa naissance, mais elle garde une préférence pour l'essence à laquelle elle est habituée.

  • SandrinePhotos dit :
    16/7/2020

    Dommage qu'elles ne mangent pas de châtaignier, il y en a partout, ici, autour de Quimper ! Il y a beaucoup de frênes aussi. Très peu de merisiers en campagne, par contre. Il faut se rapprocher des villes et des jardins pour trouver des cerisiers et prélever quelques branches ou rejets au pied des arbres. Heureusement, nous vadrouillons beaucoup et les provisions ne font pas défaut ! Sinon, rien de nouveau de mon côté ce matin. Tout va bien pour nos colocataires.

  • Michel C dit :
    14/7/2020

    Bonjour, ...... Je trouve dans votre dernier commentaire une info intéressante : les feuilles de frêne ont été boudées. Doit-on en déduire qu'un élevage commencé sur une espèce d'arbre doit être poursuivi jusqu'à la fin sur cette même espèce ?? Une année, au cours de l'élevage sur merisier, j'avais fait une parenthèse sur abricotier et çà s'était bien passé , mais c'est la même famille botanique. A vérifier l'année prochaine en commençant sur .... du frêne.

  • SandrinePhotos dit :
    2/7/2020

    Merci, Michel ! C'est grâce à vous, tout ça ! =D

  • Michel C dit :
    2/7/2020

    Bonjour, .... Très joli portrait pour ce dernier stade larvaire, bravos !!!

  • Michel C dit :
    27/6/2020

    Bonjour Sandrine, ....... Très jolies ces deux photos de chenille en plein strip-tease, intéressantes aussi. On se demande comment la nature réussit ce tour de force, vider une enveloppe trop petite en restituant chaque élément en plus grand - du plus gros jusqu'aux soies les plus fines. Magique !!!