SandrinePhotos - Esprit Nature Les vers à soie, toute une éducation ! Page 3
19 septembre - Jour 45 : Dernière ligne droite : elles profitent à grande vitesse et ont pris encore un demi centimètre, soit 6,5 cm pour 8 mm de large. L'allumette est largement dépassée !
23 septembre - Jour 49 : Les magnan mesurent désormais 7 cm. Après quelques jours de ripailles lors desquelles il n'y avait pas grand chose à signaler, une première chenille commence à filer son cocon parmi les restes de feuilles. C'est un signe ! Il faut que je les installe dans leur nouvelle maison. Ce sera un terrarium garni de branches de Grande Bruyère. Elles devraient monter au sommet pour y confectionner leurs cocons. Deux jours complets à filer la soie, il va leur en falloir, de l'énergie !
Je continue de les nourrir, bien sûr, en attendant le premier cocon...
Soirée du 23 septembre. Tout s'enchaîne très vite.
20h00 : une première chenille s'est aventurée dans la bruyère. 21h00 : une seconde commence déjà à confectionner son cocon.
24 septembre - Jour 50 : Voilà les premiers cocons ! Quel bonheur de pouvoir observer ce travail minutieux. Il y avait déjà un cocon terminé ce matin, tout blanc, renfermé dans un voile de soie fixé aux petites branches de bruyère, opaque, la chenille déjà invisible à l'intérieur. Deux autres chenilles étaient à l'ouvrage, ce matin. Elles sont sept à 17h00. Un deuxième cocon est presque terminé. On aperçoit encore la chenille en transparence, aller et venir dans son tissage soyeux. Au commencement du cocon, on a l'impression que la chenille tourne en rond dans le vide. Mais non. Le fil de soie est si fin qu'il en est presque invisible. Ce n'est qu'au bout de plusieurs passages qu'on le discerne plus aisément. 22h30 : 11 chenilles dans les branches
Jour 51 - 25 septembre : Je peux compter 9 cocons parmi la bruyère. Une dizaine de chenilles supplémentaires ont commencé le tissage dans la journée. Le fil de soie brille au soleil. La chenille disparaît petit à petit. Il lui faudra près de deux jours pour terminer son cocon. Elle procèdera alors à une dernière mue et deviendra chrysalide.
26 septembre - Jour 52 : J'ai dû changer mon installation, l'encabanage, comme ils disent dans les magnaneries. Le terrarium convenait très bien pour maintenir la bruyère, mais pas pour changer la litière. Il aurait fallu un fond amovible. Je ne pouvais vraiment pas laisser les chenilles dans le terrarium sans le nettoyer. J'ai donc opté pour deux bacs en plastique emboîtés l'un sur l'autre, leurs trous permettant d'y glisser et d'y fixer les branches de bruyère. La grande cagette verte ne sert que de plateau. Ce "petit" dispositif trône sur la table du salon. Heureusement, à la maison, tout le monde suit l'élevage de près !
Au fait, où en sommes-nous, aujourd'hui ? Il y a pour l'instant 29 cocons dont 7 ont été tissés au creux de feuilles à même la litière. 12 chenilles s'activent dans la bruyère. Les autres continuent de s'alimenter tranquillement. 27 septembre - Jour 53 : Comptage du jour : 34 cocons dont 8 tissés dans les feuilles. Toutes les chenilles montées dans les bruyères, hier, sont en cocon plus ou moins avancé. Seulement deux nouvelles chenilles dans les branches ce soir. La première vague est passée...
28 septembre - Jour 54 : Nous en sommes à 52 cocons, ce soir. 41 dans les branches et 11 dans les feuilles de la litière. Certaines sont plus paresseuses que d'autres et ne cherchent pas à grimper en haut des bruyères. Je ne pense pas que cela ait un incident sur la suite... Une vingtaine de chenilles est encore à la traîne. 29 septembre - Jour 55 : La période d'encoconnage tire à sa fin. 61 chenilles ont fait leur cocon ou sont en train de le tisser. Il ne reste plus que 13 chenilles au sol, les petites retardataires, qui continuent mollement à grignoter les feuilles de Mûrier-Platane. Je n'aurais plus besoin d'aller en chercher. D'ici deux ou trois jours, elles n'auront plus besoin de s'alimenter. J'en profite pour remercier Annie et Caroline pour leur contribution au nourrissage.
02 octobre - Jour 58 : 70 cocons, dont 18 dans les feuilles, et plus que 3 chenilles à nourrir.
Pas de trève. Les premiers papillons ne devraient pas tarder... 03 octobre - Jour 59 : Plus que deux chenilles à nourrir... En attendant les naissances, prochain épisode de cette longue histoire, penchons-nous un peu sur les cocons. Il ne faut pas croire que je passe mes journées à les observer, mais la fabrication d'un cocon a quelque chose d'hypnotique. La chenille commence par tirer de longs fils entre les petites branches de bruyère pour réaliser l'armature du voile de soie qui renfermera le cocon. Elle cherche, en s'étirant, les meilleurs points de fixation. Plusieurs départs de fils rassemblés en un seul à l'autre extrémité, ses petites pattes avant l'aidant à aglutiner les fils recouverts de grès collant. Eh, oui ! Le cocon doit être solidement arrimé pour que le papillon puisse s'en extirper sans problème ! Puis la chenille tapisse un côté de ce voile en allant de droite à gauche, de gauche à droite, vers le haut, vers le bas. Elle pousse parfois le voile avec sa tête ou son ventre, en prenant appui sur un autre cocon, comme pour lui donner une forme arrondie ou en tester la solidité. Voile transparent, quelques fils collés de part et d'autre ; cocon blanc, épaisse couche de soie. Les cocons mesurent entre 2.5 et 3 cm de long, 1.5 à 1.8 cm de large. Ils sont tous de la même forme sauf un, beaucoup plus gros et moins régulier. Y aura-t-il une surprise à l'intérieur ? Les chenilles acollent souvent leur cocon à un autre ou, pour celles qui n'ont pas envie de faire trop d'effort, se renferment dans une feuille de Mûrier-Platane, scellée par de la soie. D'autres montent au plus haut, au risque parfois de tomber bien bas. J'ai perdu une chenille pour cette raison. Je ne m'en étais pas aperçu assez tôt. Une fois le voile terminé, la chenille commence le cocon. Un seul fil d'un seul tenant, du début jusqu'à la fin. Son espace se réduit, elle ne peut plus se tenir allongée, elle est presque pliée en deux. Et elle tourne, tourne, tourne, dans ce petit tube de soie qui bientôt la fera disparaître puis renaître sous une toute autre forme... 06 octobre - Jour 62 : 22h00 - Encore une nouvelle chenille dans les bruyères, plus qu'une seule à nourrir. 07 octobre - Jour 63 : 14h00 - Et voilà ! La dernière chenille a rejoint les autres dans les bruyères. Plus besoin de feuilles, désormais. Je ne sais pas si c'est mon imagination, mais je crois percevoir de petits bruits provenant des cocons, sans pouvoir repérer précisément d'où ils viennent. Mais, pour l'instant, de l'extérieur, rien ne bouge... Quel suspense !
08 octobre - Jour 64 : 9h00 - Une des deux dernières chenilles a commencé son cocon.
20h00 - La seconde, après avoir longtemps tergiversé, a enfin trouvé l'endroit idéal pour confectionner le sien, collé contre un autre cocon, tout en haut des bruyères. Les 73 chenilles ont accompli avec brio la première partie de leur vie. Maintenant, bien au chaud dans les cocons, elles se préparent à leur grande métamorphose... Les papillons vont-ils naître de jour ou de nuit ? Sortiront-ils par le haut du cocon ou par le bas ? Y aura-t-il plus de mâles que de femelles ? J'espère pouvoir apporter des réponses à toutes ces interrogations très prochainement !
Samedi 14 octobre - Jour 70 : Premières naissances de Bombyx du Mûrier
Et voilà, l'instant tant attendu est enfin arrivé ! Ce matin, à huit heures, un premier papillon s'était extirpé d'un cocon confectionné au creux d'une feuille. À midi, il y en avait deux nouveaux dans les bruyères...
Bonsoir Sandrine....Sacrifier une chrysalide ou deux pour dévider ?? Bah!en y réfléchissant, on peut dire que ce ne seront pas les seuls "animaux" domestiqués qui mourront ce jour là !!!! De plus le papillon n'a pas d'avenir, 15 jours sans boire, sans manger,sans voler, ce n'est pas une vie !!! Alors, ne laissez pas votre reportage incomplet et faite comme l'impératrice chinoise Leizu,laisser tomber un cocon dans votre tasse de thé et dévidez en essayant de le récupérer.
Je parie pour des naissances au week-end, ainsi vous pourrez faire de photos à loisir.
A bientôt
SandrinePhotos dit :
5/10/2017
Bonsoir, Michel ! J'attends toujours la première naissance. Deux dernières chenilles continuent de s'alimenter et ne semblent vraiment pas pressées de faire comme les autres. J'ai bien prévu de faire l'expérience du dévidage de la soie, même si cela me fend le coeur d'en sacrifier un ou deux. Cependant, c'est important d'essayer, pour montrer jusqu'au bout le processus. Mais pour l'instant, j'attends les papillons, qui eux, ne s'envoleront pas, malheureusement...La moitié des cocons tissés dans les feuilles est soigneusement fixée au papier absorbant disposé en fond. Cela devrait tenir. Pour les autres, je vais suivre votre conseil. Une bonne punaise ! A très vite !
Michel C dit :
4/10/2017
Bonsoir...Hypnotique en effet la fabrication d'un cocon, on regarde avec l'impression que çà n'avance pas et pourtant !!!
Le Grand paon de nuit s'y prend de la même façon. Tissé à gros fils beiges, le cocon devient vite opaque et la chenille disparait à la vue. Le lendemain,le cocon est sec,très dur et rugueux. Souvent les cocons sont les uns collés aux autres,comme les vôtres, mais en regardant de près on observe que les orifices de sortie du papillon sont libres. Pour le vers à soie, le cocon est bien symétrique, impossible de voir le coté sortie.
Je souhaite que vos excellentes et fines descriptions inciteront quelques amis de la Nature à faire un élevage, pour le plaisir, pour observer, pour comprendre et pour relâcher quelques jolis papillons.
A bientôt pour le faire part de la première naissance.
SandrinePhotos dit :
27/9/2017
Ah, ça, c'est très probable. Depuis le début, il y a un décalage dans le développement des chenilles. Cela va bien durer jusqu'au bout ! Je vais en profiter plus longtemps, comme ça !
Michel C dit :
26/9/2017
Bonsoir....Superbe cette première photo de cocon, on distingue bien l'architecture de l'ensemble. Félicitations à la chenille et à la photographe. Bravo pour la nouvelle installation. Les problèmes rencontrés en élevage rendent bricolo-ingénieux les éleveurs, mais c'est tellement sympa de vivre çà. Vous aurez peut-être des papillons avant les derniers cocons ?
Bonne continuation.
SandrinePhotos dit :
25/9/2017
Bien sûr, pas de problème !
Cecile dit :
24/9/2017
Si j ai des scolaires qui recherchent des conseils pour leur élevage de Vers à soie, je leur dis de t écrire!!!!
Bisou soeurette
SandrinePhotos dit :
24/9/2017
Ma patience est récompensée !
Michel C dit :
23/9/2017
Bonsoir Sandrine...Bientôt vos bruyères seront décorées comme un sapin de Noël. Les branches de Genêt à balais conviennent également, j'ai déjà vu à la magnanerie de Saillans (Drome). Les petites dernières vont trainer encore quelques jours pour vous occuper encore un peu ^^ et après, un petit répit en attendant l'émergence.
En tout cas, bravos pour votre patiente persévérance et merci pour cette intéressante leçon de S.V.T.
Bonne soie-rée d'observation.